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Lucien Aigner

1901 - 1999

Einstein facing the universe(”baggy pants”), 1940

Diplômé en 1924, Lucien Aigner renonce à la carrière juridique pour lui préférer le journalisme, dans l’équipe du quotidien hongrois Az Est. Le jeune Hongrois se trouve contraint de gagner sa vie en proposant ses services de rédacteur et occasionnellement de photographe aux hebdomadaires français et allemands. La photographie, qu’il n’a jamais pratiquée qu’en amateur ou comme assistant, l’intéresse, notamment à travers les pages de l’hebdomadaire VU qui publie des images d’un genre inédit, en rupture avec les représentations conventionnelles de l’illustration.

 

Pour rejoindre la tendance neuve du photojournalisme, Lucien Aigner achète un Leica, bien plus commode que les appareils grand format alors en usage dans la photographie de presse. Il doit à la connivence de Carlo Rim, rédacteur en chef de VU, de réaliser les prises qui lui vaudront un début de reconnaissance. Avec Louis Aczél, compatriote et compagnon des années berlinoises, il fonde une petite agence, Aral. Mais Lucien Aigner reste un solitaire pour qui la photographie doit être surprenante de vérité et de proximité, dans l’esprit des images « volées » d’Erich Salomon. C’est ce que montrent ses reportages sur l’actualité politique des années 1930, qu’il photographie en observateur intuitif et critique.

 

Ses portraits insolites de Briand, de Blum, d’Hitler, de Mussolini, de Gandhi, de Churchill lui valent une notoriété grandissante. En 1940, il quitte la France pour les États-Unis pour échapper aux persécutions des Nazis. Aigner réussit alors à entrer en contact avec Albert Einstein et lui explique comment il envisage de le prendre en photo.