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Eric Duyckaerts

Né en 1953 à Liège, Belgique

La Main à deux pouces, 1993

Trois séquences d’environ cinq minutes.


La première, Base 12, défend l’idée que dans le passé lointain les hommes avaient effectivement six
doigts et deux pouces. On s’appuie sur des arguments de paléontologie et sur l’examen du système
duodécimal.


La deuxième, Corpus Callosum, part de l’hypothèse que l’évolution va conduire l’humanité́ à la main à
six doigts et deux pouces, plus commode pour la pratique de la peinture. Le personnage envisage les
modifications que cette évolution devrait faire subir au cerveau.


La troisième, Chercheur cherchant, met en scène un chercheur au travail, qui répond avec beaucoup de
réticence à un interviewer imaginaire. Il remet en cause la possibilité́ de vulgariser ses recherches sur
la main à six doigts et deux pouces, en dénonçant de manière quelque peu condescendante le souci du
grand public pour les applications pratiques de la recherche.


«Un tournage dans la galerie d’Emmanuel Perrotin avec des étudiants de la Femis. Ces étudiants,
habitués à des tournages cinéma un peu lourds, ne se rendaient pas compte qu’il était inutile de hurler
les « Moteur! », « Ça tourne! » ou « Action! », dans le cadre de mon travail. C’était assez rigolo. Un peu
comme l’importation inattendue d’un signe culturel donné dans une culture qui lui serait étrangère.
La fabrication des mains à deux pouces en plâtre m’avait demandé une bonne semaine dans l’atelier
d’Erhard Stiefel, très enrichissante en raison du plaisir éprouvé à manipuler la matière. Des spectateurs
peu avertis m’ont demandé s’il était vrai que l'Humanité évoluait vers la main à deux pouces. Ça fait
toujours plaisir.» Eric Duyckaerts