Gérard Collin-Thiébaut

Lascaux , avec Le Courant d’air et Pycnolepsie , fait partie d’un ensemble de dispositifs audiovisuels élaboré par Gérard Collin-Thiébaut depuis 1980. À l’heure du plein épanouissement des nouvelles technologies, chacune de ces oeuvres se compose – d’une manière qui peut paraître rétrospectivement archaïque – d’un projecteur de diapositives synchronisé à un lecteur de cassettes audio, posé sur un tabouret placé à une quarantaine de centimètres du mur et diffusant en boucle un son de faible volume.

Ces minuscules projections sont les reproductions grandeur nature de dessins que Collin-Thiébaut a réalisé à partir de reproductions, pour la plupart des photographies trouvées dans des magazines ou prises par l’artiste. Les images sont au coeur du travail de Collin-Thiébaut. Non seulement il les collectionne sous toutes leurs formes (photos, journaux, images télévisuelles, livres, cartes postales, etc.) mais il les multiplie en les recopiant, les coloriant ou les détournant. 

Il construit son oeuvre à partir de citations empruntées aussi bien à la littérature – la bande sonore de Lascaux diffuse un texte de Georges Bataille –, à la musique – un air de Marin Marais (Le Courant d’air) – ou à l’art – ici on devine une version parodiée du célèbre readymade duchampien – ; la roue du carrousel serait une allusion distanciée et ironique à la roue de bicyclette. Ces dispositifs audiovisuels interrogent implicitement la question de la représentation à travers la technique de la projection qui met à mal, selon l’artiste, « le lieu commun imbécile du tableau comme fenêtre ».